musée du diocèse de lyon

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Société Saint-Jean

1919

 

 

 

 

 

La Confrérie de Saint-Jean l’Evangéliste est fondée le 21 juillet 1839 au Couvent de la Quercia à Viterbe en Italie par le Père LACORDAIRE, devenu dominicain le 9 avril précédent, avec quelques pensionnaires de la Villa Médicis. L’article 1er des statuts en spécifie l’objet : « la sanctification de l'art et des artistes par la foi catholique et la propagation de la foi par l'art et les artistes ». L’art n’est donc pas vu comme une fin en soi mais comme un moyen d’action dans une société française en plein bouleversement comme le dit le préambule des statuts :

 

Des artistes français, touchés du spectacle que présente le monde, ont désiré contribuer à sa régénération par l'emploi chrétien de l'art, et comme l'isolement, créé par des lois contre nature, est aujourd'hui une des grandes plaies dont souffrent les hommes, ils ont cru bon d'établir entre eux une de ces confraternités appelées confréries dans le langage doux et profond de l'Église. Les règles qui suivent sont l'expression de cette volonté qu'ils ont eue dans leur jeunesse et qu'ils espèrent garder toute leur vie, de travailler ensemble, sous Jésus-Christ et son Eglise, à la rédemption de l'humanité.

Ils ont du reste placé cette confrérie sous la protection de saint Jean, parce que saint Jean apôtre, évangéliste, prophète, fut de tous les amis du Christ, celui qui pénétra le plus avant dans les mystères de la beauté et de l'amour divin, ces objets éternels de la contemplation des vrais artistes.

 

Le sculpteur FABISCH, célèbre à Lyon, y adhère en 1840. Les artistes de retour en France mettent en œuvre ce programme, soutenu par Lacordaire venu en 1841 prêcher à la cathédrale Notre-Dame à Paris, en 1845 à la Primatiale Saint-Jean. En 1850 l’Ordre des dominicains est officiellement rétabli en France, en 1852 Lacordaire prend la direction du Collège d’Oullins  et en 1856 fondé à Lyon le Couvent des Brotteaux.

 

La Confrérie Saint-Jean devient en 1872 la Société de Saint-Jean pour l'encouragement de l'art chrétien et sera reconnue d'Utilité Publique. Plusieurs artistes lyonnais adhèrent à la Société mais de manière intermittente. La Société reste plutôt parisienne.

 

 

C’est en 1919 que l’abbé BERJAT, très sensible à l’art, est  nommé à la Basilique de Fourvière et rapidement fonde une section lyonnaise de la Société de Saint-Jean pour l'encouragement de l'art chrétien. Se regroupent alors autour de lui des artistes et amateurs d’art comme Sainte-Marie Perrin ou Bégule.

 

La Société commence l’inventaire des œuvres d’art sacré dans le diocèse ; ce qui donne lieu en 1925 à quatre publications dirigées par l'architecte orfèvre Amédée Cateland, sous le titre Les œuvres d’art religieux du diocèse de Lyon : documents d’art ancien et moderne où sont décrites la chasse du Curé d’Ars et la basilique d’Ars, les églises de Charnay, Chazay d’Azergues, Frontenas, Saint-Martin-en-Haut, Sainte-Paule et Liergue dans le Rhône, les églises de Cornillon et de Saint-Bonnet-le-Château dans la Loire, ainsi que la basilique de Fourvière et l’abbaye de Savigny.

 

La Société en lien avec le Comité diocésain pour l'approbation des plans et travaux des édifices religieux conseille aussi les curés qui construisent ou aménagent des églises. C’est l’abbé BERJAT qui est la cheville ouvrière du Comité comme de la Société.

 

Après la mort de ce dernier en 1935 il n’est fait plus mention de la section lyonnaise de la Société.

 

 

 

DOCUMENTS

 

-      PENLOU Séverine, 2008, Rôles et fonctions de la sculpture religieuse à Lyon de 1850 à 1914, Université Lyon 2, thèse

-      Dominicains. Province de France, Frère Hyacinthe Besson. Un saint peintre

-      Conférence des Evêques de France, SNPLS Liturgie catholique, notice sur la Société Saint-Jean

-      DUFIEUX Philippe, 2004, Le mythe de la primatie des Gaules : Pierre Bossan (1814-1888) et l’architecture religieuse en lyonnais au XIXè siècle

-      HORAIST Bruno, 1989, Itinéraires romains de Lacordaire, Mélanges de l’Ecole Française de Rome, 101/1, pp.405-418

-      HOURS Henri, 2000, Le Chanoine Berjat et la Société de Saint-Jean

 

 

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