musée du diocèse de lyon

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Ligue de Propagande Catholique et Sociale

1892

 

 

 

 

 

Fondée en mars 1892 au niveau national par des membres de l’Action Catholique de la Jeunesse Française (A.C.J.F.) et Albert De Mun, la Ligue catholique et sociale trouve à Saint-Etienne un écho favorable avec le député Charles Neyrand et la Conférence du Sacré-Cœur qui en devient le relais. Au congrès de Grenoble de mai 1892, la Ligue de Propagande Catholique et Sociale de la Loire annonce 150 adhérents.

 

A l’automne la Conférence Ozanam à Saint-Chamond et la Conférence Saint-François de Sales à Saint-Etienne rejoignent la Ligue.

 

Le 18 décembre la Ligue invite Albert De Mun à Saint-Etienne. Une messe est célébrée le matin en l’église Sainte-Marie et le soir 3 000 personnes viennent écouter un discours resté célèbre, où Albert de Mun présente les objectifs et les méthodes de la Ligue.

 

La « Ligue catholique et sociale » est « une force politique avec un programme » qui vise à rétablir « le respect des droits de Dieu dans les institutions et dans les lois du pays ». Pour cela il faut « d’abord réclamer des droits méconnus et des libertés supprimées ; puis, en même temps, faire rentrer les principes chrétiens dans la législation corrompue par l’athéisme social ».

 

Ce programme veut mettre en œuvre l’encyclique Rerum Novarum sur la question religieuse et la question sociale considérées comme étroitement unies. Sur la « question religieuse » : maintien du Concordat, abolition de la loi sur la neutralité de l’école, abolition du service militaire des clercs, liberté d’association pour les congrégations. Sur la « question sociale » : représentation des intérêts et des besoins du peuple par des organisations professionnelles, lois en faveur de la famille, de la protection sociale, de la participation des salariés aux bénéfices de l’entreprise, de la protection contre les spéculations sur l’épargne populaire.

 

Le monde est dominé par « le régime matérialiste d’où est sortie la toute-puissance de l’argent », et « l’héritier naturel du capitalisme païen et de la banque juive, c’est le socialisme révolutionnaire ». C’est donc par l’enseignement de la foi chrétienne qu’on parviendra à rétablir « les droits de Dieu et les droits du peuple » : « nous voulons rendre à Dieu sa place dans la société française et au christianisme son influence et son action dans la vie nationale ».

 

Les groupes qui partagent cette même ligne de conduite organisent alors des conférences populaires, des cercles ouvriers, la diffusion de journaux de la bonne presse…

 

Beaucoup des membres de la Ligue vont bientôt suivre les orientations de l’Union nationale, issue des cercles ouvriers, avec l’abbé Garnier, qui est invité à Saint-Etienne, et de l’hebdomadaire qui lui est proche, La France libre, de tendance nettement plus antisémite, édité à Lyon en 1893 jusqu’à sa disparition en 1899.

 

 

 

DOCUMENTS

 

-      Discours de M. le Comte Albert de Mun, Président de la Ligue, prononcé à la réunion des ligueurs de St-Etienne le 18 décembre 1892 à St-Etienne 18 décembre 1892

 

-      WACHE Brigitte, Les lendemains de Rerum Novarum dans la Loire, in DURAND J.D., COMTE B., et alii (dir.), 1992, Cent ans de catholicisme social à Lyon et en Rhône-Alpes. La postérité de "Rerum Novarum", p.67sq

 

-      voir notice sur les Congrès de la démocratie chrétienne à Lyon 1896-1897-1898

 

g.decourt