musée du diocèse de lyon

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Hugues à Robert de Molesme

1098

 

 

 

 

 

Hugues, archevêque de Lyon et légat du Siège apostolique,

à Robert, abbé de Molesme et aux frères qui désirent servir Dieu avec lui selon la Règle de saint Benoît.

 

 

 

Que soit connu de tous ceux qui se réjouissent des progrès de notre sainte mère l’Eglise, que vous et quelques-uns de vos fils, frères du monastère de Molesme, êtes venus nous dire à Lyon que vous suiviez jusqu’ici dans ce monastère la Règle de saint Benoît avec tiédeur et négligence et que vous vous vouliez désormais y adhérer plus strictement et plus parfaitement.

 

On voit bien que plusieurs raisons empêchent d’accomplir cela dans ce couvent, aussi, veillant au salut et de ceux qui le quitteront et de ceux qui y resteront, nous en déduisons qu’il sera avantageux que vous vous en alliez en un autre lieu que la largesse divine vous aura désigné, pour y servir le Seigneur de manière plus saine et plus paisible.

 

A vous donc qui êtes ici présents, abbé Robert et frères Albéric, Odon, Jean, Etienne, Létald et Pierre, mais aussi à tous ceux que vous déciderez d’associer dans l’observance de ce saint projet, d’un commun accord et selon la règle, nous demandons et ordonnons de persévérer en cette voie, que par l’autorité apostolique nous confirmons à jamais par l’apposition de notre sceau.

 

 

 

 

 

NOTE

 

Pour MARILLIER Jean, 1961, Chartes et documents concernant l’abbaye de Cîteaux (1098-1182), Rome, Archives départementales de la Côte D’or : Robert, abbé de Molesme, et plusieurs de ses religieux, voulant mettre leur dessein à exécution, ont demandé l’appui de l’archevêque de Lyon, Hugues de Die, légat du Siège apostolique. Répondant à leur vœu, le légat leur permet de quitter Molesme et de s’installer ailleurs. La démarche de Robert et de ses religieux auprès d’Hugues de Die n’est pas douteuse (Cf. Exordium Cistercii, II: «Anno itaque ab incarnatione Domini millesimo nonagesimo octavo, venerabilis Hugonis lugdunensis ecclesie archiepiscopi, Sedis apostolice tunc legati ... freti consilio»). Le texte de cette lettre paraît, lui aussi, authentique, par son style heurté et haché, qui semble très proche de celui que l’on retrouve dans les lettres du même personnage.